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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(51)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-05-14 0:56 已读 3186 次 1 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华51

作者:Marcel Proust 马塞尔-普鲁斯特

Deuxième Partie第二部

UN AMOUR DE SWANN(1)

 斯万之恋(1)

编辑整理:WANGGUOTONG

 

Mais Swann ne cherchait nullement à lui faire modifier cette conception du chic ; pensant que la sienne n’était pas plus vraie, était aussi sotte, dénuée d’importance, il ne trouvait aucun intérêt à en instruire sa maîtresse, si bien qu’après des mois elle ne s’intéressait aux personnes chez qui il allait que pour les cartes de pesage, de concours hippique, les billets de première qu’il pouvait avoir par elles. Elle souhaitait qu’il cultivât des relations si utiles, mais elle était par ailleurs, portée à les croire peu chic, depuis qu’elle avait vu passer dans la rue la marquise de Villeparisis en robe de laine noire, avec un bonnet à brides.

斯万也不打算改变她对什么叫做派头的看法;心想他自己对派头的看法也未必就对,也同样荒唐,同样无关紧要,毫无必要来灌输给他的情妇,因此过了几个月,她对他交往的人是否感兴趣,全看他们能不能给他送来赛马的入场券,戏剧首场演出的门票了。她希望他保持一些能派用场的关系,可是自从她有回在街上看到维尔巴里西斯侯爵夫人穿着一件黑毛料的衣服,戴了一顶有帽带的软帽以后,就认为斯万交往的那些人未必就够派头。

 

— Mais elle a l’air d’une ouvreuse, d’une vieille concierge, darling ! Ça, une marquise ! Je ne suis pas marquise, mais il faudrait me payer bien cher pour me faire sortir nippée comme ça !

“亲爱的,可她看起来象个剧场里的引座员,象个老看门的!这算什么侯爵夫人!我不是侯爵夫人,可你要叫我穿着这么一套破烂衣服上街,打死我也不干!”

 

Elle ne comprenait pas que Swann habitât l’hôtel du quai d’Orléans que, sans oser le lui avouer, elle trouvait indigne de lui.

她也不明白斯万为什么住在奥尔良滨河路,她嘴里不说,心里可觉得这种地方跟他这么帅的人不般配。

 

Certes, elle avait la prétention d’aimer les « antiquités » et prenait un air ravi et fin pour dire qu’elle adorait passer toute une journée à « bibeloter », à chercher « du bric-à-brac », des choses « du temps ». Bien qu’elle s’entêtât dans une sorte de point d’honneur (et semblât pratiquer quelque précepte familial) en ne répondant jamais aux questions et en ne « rendant pas de comptes » sur l’emploi de ses journées, elle parla une fois à Swann d’une amie qui l’avait invitée et chez qui tout était « de l’époque ». Mais Swann ne put arriver à lui faire dire quelle était cette époque. Pourtant, après avoir réfléchi, elle répondit que c’était « moyenâgeux ». Elle entendait par là qu’il y avait des boiseries. Quelque temps après elle lui reparla de son amie et ajouta, sur le ton hésitant et de l’air entendu dont on cite quelqu’un avec qui on a dîné la veille et dont on n’avait jamais entendu le nom, mais que vos amphitryons avaient l’air de considérer comme quelqu’un de si célèbre qu’on espère que l’interlocuteur saura bien de qui vous voulez parler : « Elle a une salle à manger… du… dix-huitième ! » Elle trouvait du reste cela affreux, nu, comme si la maison n’était pas finie, les femmes y paraissaient affreuses et la mode n’en prendrait jamais. Enfin, une troisième fois, elle en reparla et montra à Swann l’adresse de l’homme qui avait fait cette salle à manger et qu’elle avait envie de faire venir, quand elle aurait de l’argent, pour voir s’il ne pourrait pas lui en faire, non pas certes une pareille, mais celle qu’elle rêvait et que, malheureusement, les dimensions de son petit hôtel ne comportaient pas, avec de hauts dressoirs, des meubles Renaissance et des cheminées comme au château de Blois. Ce jour-là, elle laissa échapper devant Swann ce qu’elle pensait de son habitation du quai d’Orléans ; comme il avait critiqué que l’amie d’Odette donnât non pas dans le Louis XVI, car, disait-il, bien que cela ne se fasse pas, cela peut être charmant, mais dans le faux ancien : « Tu ne voudrais pas qu’elle vécût comme toi au milieu de meubles cassés et de tapis usés », lui dit-elle, le respect humain de la bourgeoise l’emportant encore chez elle sur le dilettantisme de la cocotte.

当然,她自称爱好“古董”,说起她喜欢花整天的工夫到寄售店去“收集小摆设”,去搜寻“古玩”的时候总是眉飞色舞。虽然她对白天干什么事讳莫如深,从来不回答这方面的问题,从来“不作任何汇报”,简直把这当作是荣誉攸关的事情,当作是一种家规,但是有一次还是对斯万说她曾应邀到一个朋友家里,她家里什么都是“古色古香”的。斯万问她是哪个时代的,她说不上来,想了半天才说是“中世纪”的,其实她的意思是说她家的墙上装了细木护壁板而已。不久以后,她又对他说起这位女友,还找补了一句说:“她家的餐厅是十八世纪风格的!”说话的语调有点吞吞吐吐,然而那神气又很肯定,仿佛是在谈起这么一个人。你头天晚上还跟他在一起吃饭,可从来没有听人说过他的名字,而宴会的东道主又认为他是这么知名,以为听话的对方是肯定知道他是何许人的。她觉得那餐厅太难看了,墙上光秃秃的,仿佛房子还没有盖完似的,妇女在那里也显得难看,这种摆设是决不会时兴的。后来,她第三次提起这个餐厅,还把设计这个餐厅的人的姓名和地址写了出来,说等到她有钱的时候,她也要叫他来看看能不能给她也这么搞一下,当然不是照那老样,而是她早就梦寐以求的那样一间餐厅,可惜她的住房太小,装不下带那么高的餐具架的文艺复兴式的家具,还有象布卢瓦宫堡里的那种壁炉。就是那一天,她在斯万面前说出了她对他在奥尔良滨河路的住宅的看法;因为他曾批评她的女友不搞路易十六时期的风格(尽管这种风格搞的人少,却挺美的),而是搞仿古式的。奥黛特是这么对他说的:“你总不能要求她跟你一样住在破烂的家具和磨光了的地毯中间吧!”在她身上,中产阶级的讲求体面毕竟还是占了轻佻女子的业余爱好的上风。

 

De ceux qui aimaient à bibeloter, qui aimaient les vers, méprisaient les bas calculs, rêvaient d’honneur et d’amour, elle faisait une élite supérieure au reste de l’humanité. Il n’y avait pas besoin qu’on eût réellement ces goûts pourvu qu’on les proclamât ; d’un homme qui lui avait avoué à dîner qu’il aimait à flâner, à se salir les doigts dans les vieilles boutiques, qu’il ne serait jamais apprécié par ce siècle commercial, car il ne se souciait pas de ses intérêts et qu’il était pour cela d’un autre temps, elle revenait en disant : « Mais c’est une âme adorable, un sensible, je ne m’en étais jamais doutée ! » et elle se sentait pour lui une immense et soudaine amitié. Mais, en revanche ceux qui, comme Swann, avaient ces goûts, mais n’en parlaient pas, la laissaient froide. Sans doute elle était obligée d’avouer que Swann ne tenait pas à l’argent, mais elle ajoutait d’un air boudeur : « Mais lui, ça n’est pas la même chose » ; et en effet, ce qui parlait à son imagination, ce n’était pas la pratique du désintéressement, c’en était le vocabulaire.

她把那些爱收集小摆设,爱诗歌,鄙视斤斤计较,追求荣誉与爱情的人看成是高出于他人的杰出精英。其实也用不着当真有这些爱好,只要口头上这样说说就行;谁要是在饭桌上说他喜欢闲逛,喜欢上老铺子抚摩积尘盈寸的旧货,说他在这商业的时代永远也不会吃香,因为他向来不计私利,身上犹有古代遗风,那她回家就说:“这个人可值得敬仰,他感情是多么丰富,我原来真没想到!”而她对他的好感就油然而生。可是与此相反,象斯万这样的人,他们真有那些爱好,可嘴上不说,就要遭到她的冷淡。不错,她也不得不承认斯万不重金钱,然而她马上就撅起嘴来找补一句:“在他身上,这可是另外一回事;”敢情对她的想象力起作用的不是不计私利的实际行动,而是嘴上说说的空话。

 

Sentant que souvent il ne pouvait pas réaliser ce qu’elle rêvait, il cherchait du moins à ce qu’elle se plût avec lui, à ne pas contrecarrer ces idées vulgaires, ce mauvais goût qu’elle avait en toutes choses, et qu’il aimait d’ailleurs comme tout ce qui venait d’elle, qui l’enchantaient même, car c’était autant de traits particuliers grâce auxquels l’essence de cette femme lui apparaissait, devenait visible. Aussi, quand elle avait l’air heureux parce qu’elle devait aller à la Reine Topaze, ou que son regard devenait sérieux, inquiet et volontaire, si elle avait peur de manquer la fête des fleurs ou simplement l’heure du thé, avec muffins et toasts, au « Thé de la Rue Royale » où elle croyait que l’assiduité était indispensable pour consacrer la réputation d’élégance d’une femme, Swann, transporté comme nous le sommes par le naturel d’un enfant ou par la vérité d’un portrait qui semble sur le point de parler, sentait si bien l’âme de sa maîtresse affleurer à son visage qu’il ne pouvait résister à venir l’y toucher avec ses lèvres. « Ah ! elle veut qu’on la mène à la fête des fleurs, la petite Odette, elle veut se faire admirer, eh bien, on l’y mènera, nous n’avons qu’à nous incliner. » Comme la vue de Swann était un peu basse, il dut se résigner à se servir de lunettes pour travailler chez lui, et à adopter, pour aller dans le monde, le monocle qui le défigurait moins. La première fois qu’elle lui en vit un dans l’œil, elle ne put contenir sa joie : « Je trouve que pour un homme, il n’y a pas à dire, ça a beaucoup de chic ! Comme tu es bien ainsi ! tu as l’air d’un vrai gentleman. Il ne te manque qu’un titre ! » ajouta-t-elle, avec une nuance de regret. Il aimait qu’Odette fût ainsi, de même que s’il avait été épris d’une Bretonne, il aurait été heureux de la voir en coiffe et de lui entendre dire qu’elle croyait aux revenants. Jusque-là, comme beaucoup d’hommes chez qui leur goût pour les arts se développe indépendamment de la sensualité, un disparate bizarre avait existé entre les satisfactions qu’il accordait à l’un et à l’autre, jouissant, dans la compagnie de femmes de plus en plus grossières, des séductions d’œuvres de plus en plus raffinées, emmenant une petite bonne dans une baignoire grillée à la représentation d’une pièce décadente qu’il avait envie d’entendre ou à une exposition de peinture impressionniste, et persuadé d’ailleurs qu’une femme du monde cultivée n’y eût pas compris davantage, mais n’aurait pas su se taire aussi gentiment. Mais, au contraire, depuis qu’il aimait Odette, sympathiser avec elle, tâcher, de n’avoir qu’une âme à eux deux lui était si doux, qu’il cherchait à se plaire aux choses qu’elle aimait, et il trouvait un plaisir d’autant plus profond non seulement à imiter ses habitudes, mais à adopter ses opinions, que, comme elles n’avaient aucune racine dans sa propre intelligence, elles lui rappelaient seulement son amour, à cause duquel il les avait préférées. S’il retournait à Serge Panine, s’il recherchait les occasions d’aller voir conduire Olivier Métra, c’était pour la douceur d’être initié dans toutes les conceptions d’Odette, de se sentir de moitié dans tous ses goûts. Ce charme de le rapprocher d’elle, qu’avaient les ouvrages ou les lieux qu’elle aimait, lui semblait plus mystérieux que celui qui est intrinsèque à de plus beaux, mais qui ne la lui rappelaient pas. D’ailleurs, ayant laissé s’affaiblir les croyances intellectuelles de sa jeunesse, et son scepticisme d’homme du monde ayant à son insu pénétré jusqu’à elles, il pensait (ou du moins il avait si longtemps pensé cela qu’il le disait encore) que les objets de nos goûts n’ont pas en eux une valeur absolue, mais que tout est affaire d’époque, de classe, consiste en modes, dont les plus vulgaires valent celles qui passent pour les plus distinguées. Et comme il jugeait que l’importance attachée par Odette à avoir des cartes pour le vernissage n’était pas en soi quelque chose de plus ridicule que le plaisir qu’il avait autrefois à déjeuner chez le prince de Galles, de même, il ne pensait pas que l’admiration qu’elle professait pour Monte-Carlo ou pour le Righi fût plus déraisonnable que le goût qu’il avait, lui, pour la Hollande qu’elle se figurait laide et pour Versailles qu’elle trouvait triste. Aussi, se privait-il d’y aller, ayant plaisir à se dire que c’était pour elle, qu’il voulait ne sentir, n’aimer qu’avec elle.

斯万自己也感到他时常不能使她梦寐以求的事情如愿以偿,他想尽办法使她至少乐于跟他在一起,竭力不去反对她那些庸俗的思想,不去反对她在种种场合表现出来的低劣趣味,反而象欣赏一切出之于她的东西一样欣赏这种趣味,甚至为之所迷,认为这个女人的本质正是通过这样一些特征表现出来,成为可见的事物。因此,当她要去看《黄玉王后》上演而面有喜色的时候,或者当她担心要看不上花展或者赶不上王家街茶座的有英国松饼和吐司的午茶时(她认为一个有风度的女人是应该每场必到的)斯万就会跟我们大家看到天真活泼的孩子或者呼之欲出的肖像时那样兴高采烈,感到他的情妇的心情在脸上表露无遗,禁不住上前去捧起来亲吻。“啊!小奥黛特要我领她去看花展,她要让大伙欣赏欣赏她的美貌,好极了!我不能不从命,我一定领她去。”斯万的眼睛有点近视,他在家里工作时不得不戴眼镜,出外参加社交活动时就戴单片眼镜,这样可以多保留一点本来面目。当她第一次看到他戴单片眼镜的时候,她不禁喜形于色:“男人戴了这个,真是没得说的,太帅了!你这么一戴,多漂亮!真是十足地道的绅士。就差一个称号了!”说的时候不免有点遗憾之情。他也喜欢奥黛特讲这样的话,就好比如果他被一个布列塔尼女子爱上的话,他也是乐于看见她戴上当地那种特殊的头饰,乐于听她说她信鬼的。斯万也跟许多人一样,他们对艺术的爱好的发展是与肉欲无关的,直到那时为止,在他对两者的满足之间一直存在着奇怪的不协调现象;他在越来越粗俗的女人陪伴下享受越来越精细的艺术作品的魅力,带上一个小女仆到包厢里看他想看的颓废戏剧的演出或者去看印象派画展,心里还深信如果带去的是一个有教养的女子,她也未必多懂一些,然而不会象小女仆那样老老实实地不妄加评论。不过自从他爱上奥黛特以后,跟她抱有同感,努力使两人一条心,这对他说就成了一种甜蜜的事业,因此他竭力喜欢她所爱的东西,把不仅模仿她的习惯而且接受她的观点看成是一种乐趣,更因为她的这些习惯和观点并不是她聪明才智的产物,而仅仅起着使他想起她的爱情这么一种作用,所以他的这种乐趣也就更加强烈。他之所以再次去看《塞尔施-巴尼娜》的演出,找机会去听奥利维埃-梅特拉指挥乐队,都是出之于对接受奥黛特的一切观点的乐趣,出之于得以同意她的一切爱好的感觉。她所爱好的作品和地方具有使他跟她更接近的魅力,跟那些更美的但是和她联系不起来的作品和地方所固有的魅力比起来,在他眼里显得更加神秘。此外,年轻时搞学问的信念已经越来越淡漠,饱经沧桑的人的怀疑主义不知不觉地也渗入了这样的信念,他心想(由于经常这么想甚至还说),我们所爱好的对象本身并没有什么绝对的价值,一切都依时代、阶级而异,都是一时的风尚,最庸俗的风尚也不比被认为是最高贵的风尚价值小些。奥黛特对能否弄到美术展览会剪彩典礼的请帖那份重视,本身并不比他当年跟威尔士亲王同桌吃饭感到的乐趣更可笑;同样,他也并不觉得她对蒙特卡洛或里基山的赞赏就比他自己对荷兰(在她想象中是丑陋的)和对凡尔赛(她认为是凄凉的)的爱好来得没有道理。因此他就不到后两个地方去。心想这是为了同她抱有同感,只爱她所爱的地方——

 

Comme tout ce qui environnait Odette et n’était en quelque sorte que le mode selon lequel il pouvait la voir, causer avec elle, il aimait la société des Verdurin. Là, comme au fond de tous les divertissements, repas, musique, jeux, soupers costumés, parties de campagne, parties de théâtre, même les rares « grandes soirées » données pour les « ennuyeux », il y avait la présence d’Odette, la vue d’Odette, la conversation avec Odette, dont les Verdurin faisaient à Swann, en l’invitant, le don inestimable ; il se plaisait mieux que partout ailleurs dans le « petit noyau », et cherchait à lui attribuer des mérites réels, car il s’imaginait ainsi que par goût il le fréquenterait toute sa vie. Or, n’osant pas se dire, par peur de ne pas le croire, qu’il aimerait toujours Odette, du moins en cherchant à supposer qu’il fréquenterait toujours les Verdurin (proposition qui, a priori, soulevait moins d’objections de principe de la part de son intelligence), il se voyait dans l’avenir continuant à rencontrer chaque soir Odette ; cela ne revenait peut-être pas tout à fait au même que l’aimer toujours, mais, pour le moment, pendant qu’il l’aimait, croire qu’il ne cesserait pas un jour de la voir, c’est tout ce qu’il demandait. « Quel charmant milieu, se disait-il. Comme c’est au fond la vraie vie qu’on mène là ! Comme on y est plus intelligent, plus artiste que dans le monde ! Comme Mme  Verdurin, malgré de petites exagérations un peu risibles, a un amour sincère de la peinture, de la musique ! Quelle passion pour les œuvres, quel désir de faire plaisir aux artistes ! Elle se fait une idée inexacte des gens du monde ; mais avec cela que le monde n’en a pas une plus fausse encore, des milieux artistes ! Peut-être n’ai-je pas de grands besoins intellectuels à assouvir dans la conversation, mais je me plais parfaitement bien avec Cottard, quoiqu’il fasse des calembours ineptes. Et quant au peintre, si sa prétention est déplaisante quand il cherche à étonner, en revanche c’est une des plus belles intelligences que j’aie connues. Et puis surtout, là, on se sent libre, on fait ce qu’on veut sans contrainte, sans cérémonie. Quelle dépense de bonne humeur il se fait par jour dans ce salon-là. Décidément, sauf quelques rares exceptions, je n’irai plus jamais que dans ce milieu. C’est là que j’aurai de plus en plus mes habitudes et ma vie. »   

他喜欢奥黛特周围的一切,喜欢能以看到她,跟她谈话的一切场合,因此也喜欢维尔迪兰家的那个社交团体。跟他们在一起的一切游乐活动——聚餐、音乐、游戏、化装宵夜、郊游、戏剧,甚至是难得为那些“讨厌家伙”举办的“盛大晚会”当中,总有奥黛特在场,总能看到奥黛特,总能跟奥黛特谈话,而维尔迪兰夫妇在邀请斯万参加时又把这些看成是对他的无法估量的恩典,这就使得斯万在这“小核心”里比在任何地方都更感到惬意,竭力为核心里的人摆出一些好处,心想他这辈子都会有兴趣参加这个社交圈子的活动的。然而他从来不敢想象(怕常想就会对他的预料产生怀疑)他会永远爱奥黛特,不过,假如他一直同维尔迪兰家交往(这种设想,从原则上来说,跟他的理智的抵触要少些),那么他在将来总是可以继续每晚都看到奥黛特的;这也许并不等于永远爱她,但就目前来说,当他还爱她的时候,他所求的也就是不至于有朝一日看不到她罢了。他心想:“多可爱的环境啊!这里的生活才是真正的生活!这里的人比上流社会中的人更聪明,更爱艺术!维尔迪兰夫人虽然有些夸大其词,未免可笑,却又是对绘画和音乐怀有何等真诚的爱好,对美术和音乐作品是何等热爱,又是何等乐于取悦于艺术家啊!她对上流社会的人士的观感固然不很对头,然而上流社会的人士对艺术界的看法又何尝正确?可能我不太想在跟他们的谈话当中增长多少才智,虽说戈达尔总爱来一些愚蠢的文字游戏,我却非常乐于跟他交谈。至于那位画家,当他想一鸣惊人的时候表现出的那种矫揉造作劲儿固然有点讨厌,却是我所认识的最有头脑的人之一。再说,在这里人人都感到自由自在,可以无拘无束,用不着装模作样而做他不愿做的事情。在这客厅里,人们的心情每天都是何等愉快啊!除了少数例外情况,我一定不到别的什么地方去了。我将在这里慢慢培养我的习惯,度过我的一生。”

 

Et comme les qualités qu’il croyait intrinsèques aux Verdurin n’étaient que le reflet sur eux de plaisirs qu’avait goûtés chez eux son amour pour Odette, ces qualités devenaient plus sérieuses, plus profondes, plus vitales, quand ces plaisirs l’étaient aussi. Comme Mme  Verdurin donnait parfois à Swann ce qui seul pouvait constituer pour lui le bonheur ; comme tel soir où il se sentait anxieux parce qu’Odette avait causé avec un invité plus qu’avec un autre, et où, irrité contre elle, il ne voulait pas prendre l’initiative de lui demander si elle reviendrait avec lui, Mme  Verdurin lui apportait la paix et la joie en disant spontanément : « Odette, vous allez ramener M. Swann, n’est-ce pas » ? comme cet été qui venait et où il s’était d’abord demandé avec inquiétude si Odette ne s’absenterait pas sans lui, s’il pourrait continuer à la voir tous les jours, Mme  Verdurin allait les inviter à le passer tous deux chez elle à la campagne — Swann, laissant à son insu la reconnaissance et l’intérêt s’infiltrer dans son intelligence et influer sur ses idées, allait jusqu’à proclamer que Mme  Verdurin était une grande âme. De quelques gens exquis ou éminents que tel de ses anciens camarades de l’école du Louvre lui parlât : « Je préfère cent fois les Verdurin, lui répondait-il. » Et, avec une solennité qui était nouvelle chez lui : « Ce sont des êtres magnanimes, et la magnanimité est, au fond, la seule chose qui importe et qui distingue ici-bas. Vois-tu, il n’y a que deux classes d’êtres : les magnanimes et les autres ; et je suis arrivé à un âge où il faut prendre parti, décider une fois pour toutes qui on veut aimer et qui on veut dédaigner, se tenir à ceux qu’on aime et, pour réparer le temps qu’on a gâché avec les autres, ne plus les quitter jusqu’à sa mort. Eh bien ! ajoutait-il avec cette légère émotion qu’on éprouve quand, même sans bien s’en rendre compte, on dit une chose non parce qu’elle est vraie, mais parce qu’on a plaisir à la dire et qu’on l’écoute dans sa propre voix comme si elle venait d’ailleurs que de nous-mêmes, le sort en est jeté, j’ai choisi d’aimer les seuls cœurs magnanimes et de ne plus vivre que dans la magnanimité. Tu me demandes si Mme  Verdurin est véritablement intelligente. Je t’assure qu’elle m’a donné les preuves d’une noblesse de cœur, d’une hauteur d’âme où, que veux-tu, on n’atteint pas sans une hauteur égale de pensée. Certes elle a la profonde intelligence des arts. Mais ce n’est peut-être pas là qu’elle est le plus admirable ; et telle petite action ingénieusement, exquisement bonne, qu’elle a accomplie pour moi, telle géniale attention, tel geste familièrement sublime, révèlent une compréhension plus profonde de l’existence que tous les traités de philosophie. »

他以为维尔迪兰夫妇固有的品质其实只是他出于对奥黛特的爱而在他们家中体会到的种种乐趣在他们身上的反映,所以当这种种乐趣越来越增长时,那些品质也就变得越来越当真、越深刻、越重要了,由于维尔迪兰夫人不时为斯万提供唯一能为他带来幸福的机会;由于某天晚上奥黛特跟某一位客人聊的时间多了一些,而斯万感到心焦,一气之下就不主动问她是否同他一起回去的时候,维尔迪兰夫人总是对奥黛特说:“奥黛特,您不送斯万先生回去吗?”从而使他心里平静下来,感到快活;由于那年夏季行将到来,斯万心里直打鼓,不知奥黛特是否会撇开他单独出去度假,不知他是否还能每天都跟她见面,而正是维尔迪兰夫人邀请他们两人都上她乡间的别墅度假的;于是这些都在不知不觉间让他的感激之情和利害观念渗入他的理智之中,影响他的思想,居然宣称维尔迪兰夫人有一颗“伟大的心灵”。要是他在卢浮宫美术学校的老同学谈起某些杰出的艺术家的话,他会答道:“我百倍地更喜欢维尔迪兰夫妇。”而且他还会用以前从来没有过的庄严口吻说:“他们是高尚的人,而高尚这种品德是这世上唯一最重要的东西,是区别人的唯一标准。你看,这世上一共只有两种人:高尚的和不高尚的。我已经到了这样一个年龄,应该下定决心,一劳永逸地决定应该敬爱哪些人,应该蔑视哪些人,下定决心永远站在受人敬爱的人们那一边,同时为了弥补跟另一种人在一起浪掷了的时间,至死也不离开受人敬爱的人们。”我们有时说一件事情,并不因为这件事情是真的,而只是因为说了痛快,而且当我们自己说的时候,还仿佛觉得这话是出之于他人之口。这种情况,我们自己也并不时常意识到。斯万这时正是以我们在这种情况下的心情接着往下说:“好吧!事情就这么定了,我这就决定只爱心灵高尚的人们,从此只在高尚的环境中生活。你问我维尔迪兰夫人当真聪明不聪明?我可以向你保证,她的行为表明她心灵高尚,而要是思想不高超的话,心灵是不会达到这样的高度的。诚然,她对艺术的理解是深刻的,然而她最可爱的地方并不在这里:她那么巧妙,那么高明地为我尽力,她对我的关怀,她为我所作的既崇高又亲切的一举一动,显示出任何哲学教科书所不及的对人生的深刻理解。”

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