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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(40)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-05-02 0:52 已读 3823 次 2 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华40

作者:Marcel Proust 马塞尔-普鲁斯特

Deuxième Partie第二部

UN AMOUR DE SWANN(1)

 斯万之恋(1)

编辑整理:WANGGUOTONG

 Il n’était pas comme tant de gens qui, par paresse, ou sentiment résigné de l’obligation que crée la grandeur sociale de rester attaché à un certain rivage, s’abstiennent des plaisirs que la réalité leur présente en dehors de la position mondaine où ils vivent cantonnés jusqu’à leur mort, se contentant de finir par appeler plaisirs, faute de mieux, une fois qu’ils sont parvenus à s’y habituer, les divertissements médiocres ou les insupportables ennuis qu’elle renferme. Swann, lui, ne cherchait pas à trouver jolies les femmes avec qui il passait son temps, mais à passer son temps avec les femmes qu’il avait d’abord trouvées jolies. Et c’était souvent des femmes de beauté assez vulgaire, car les qualités physiques qu’il recherchait sans s’en rendre compte étaient en complète opposition avec celles qui lui rendaient admirables les femmes sculptées ou peintes par les maîtres qu’il préférait. La profondeur, la mélancolie de l’expression, glaçaient ses sens que suffisait au contraire à éveiller une chair saine, plantureuse et rose.  

 有很多人出于他们的社会地位造成的慵懒或者无可奈何的安于现状的心理,他们不去享受他们老死于其间的上流社会之外的现实生活为他们提供的乐趣,却退而求其次,一旦对那些平庸的娱乐以及还能忍受的无聊乏味的事情习以为常,就把这些称之为乐趣。斯万却不是这样的人。他不费心思去发现跟他在一起消磨时间的女人身上的美,却花时间去跟他一眼就觉得漂亮的女人在一起。而这些女人的美时常是相当俗气的,因为他本能地追求的体态之美跟他所喜爱的大师们所雕塑或绘出的女子的美恰恰背道而驰。后者深沉的性格或阴郁的表情使他的感官凝滞,而只要有健康、丰满而红润的肉体就足以使他的感官苏醒。

 

Si en voyage il rencontrait une famille qu’il eût été plus élégant de ne pas chercher à connaître, mais dans laquelle une femme se présentait à ses yeux parée d’un charme qu’il n’avait pas encore connu, rester dans son « quant à soi » et tromper le désir qu’elle avait fait naître, substituer un plaisir différent au plaisir qu’il eût pu connaître avec elle, en écrivant à une ancienne maîtresse de venir le rejoindre, lui eût semblé une aussi lâche abdication devant la vie, un aussi stupide renoncement à un bonheur nouveau, que si au lieu de visiter le pays, il s’était confiné dans sa chambre en regardant des vues de Paris. Il ne s’enfermait pas dans l’édifice de ses relations, mais en avait fait, pour pouvoir le reconstruire à pied d’œuvre sur de nouveaux frais partout où une femme lui avait plu, une de ces tentes démontables comme les explorateurs en emportent avec eux. Pour ce qui n’en était pas transportable ou échangeable contre un plaisir nouveau, il l’eût donné pour rien, si enviable que cela parût à d’autres. Que de fois son crédit auprès d’une duchesse, fait du désir accumulé depuis des années que celle-ci avait eu de lui être agréable sans en avoir trouvé l’occasion, il s’en était défait d’un seul coup en réclamant d’elle par une indiscrète dépêche une recommandation télégraphique qui le mît en relation sur l’heure avec un de ses intendants dont il avait remarqué la fille à la campagne, comme ferait un affamé qui troquerait un diamant contre un morceau de pain. Même après coup, il s’en amusait, car il y avait en lui, rachetée par de rares délicatesses, une certaine muflerie. Puis, il appartenait à cette catégorie d’hommes intelligents qui ont vécu dans l’oisiveté et qui cherchent une consolation et peut-être une excuse dans l’idée que cette oisiveté offre à leur intelligence des objets aussi dignes d’intérêt que pourrait faire l’art ou l’étude, que la « Vie » contient des situations plus intéressantes, plus romanesques que tous les romans. Il l’assurait du moins et le persuadait aisément aux plus affinés de ses amis du monde, notamment au baron de Charlus qu’il s’amusait à égayer par le récit des aventures piquantes qui lui arrivaient, soit qu’ayant rencontré en chemin de fer une femme qu’il avait ensuite ramenée chez lui, il eût découvert qu’elle était la sœur d’un souverain entre les mains de qui se mêlaient en ce moment tous les fils de la politique européenne, au courant de laquelle il se trouvait ainsi tenu d’une façon très agréable, soit que par le jeu complexe des circonstances, il dépendît du choix qu’allait faire le conclave, s’il pourrait ou non devenir l’amant d’une cuisinière.    

如果在旅途中遇到一个他原不该去结识的人家,而其中有一个女人在他眼里显出他从未见识过的魅力,那么,要他保持矜持态度,消除她在他身上激起的欲念,用写信召唤一个旧情妇到身边来这种办法来替代他可能从那一位身上得到的乐趣,这在他看来就等于是在生活面前的怯懦的退让,是与不去游览这个地区,却把自己关在卧室里眺望巴黎的景色同样的对新的幸福的愚蠢的抛弃。他不把自己封闭在他的社会关系的圈子里,而是自己去创造,以便哪儿有个女人中他的意,就在哪儿另起炉灶,建立基地,就象探险家随身携带的装卸自如的帐篷一样。至于不能搬动的东西,或者不能换取新的乐趣的东西,不管别人看来是如何可贵,他都弃之如敝屣。不止一次,他跟一个公爵夫人相处多年,慢慢地激起了对方以身相许但苦于无机会满足的欲念,从而在她跟前赢得了信任,可是他却冒冒失失给她拍个电文,要她给他去封电报,让他立即跟她的一个管家联系,原来他在乡下发现了管家的女儿——这真象是一个饿得要死的人拿一粒金刚钻换一片面包!事情过后,他也不免哑然失笑,原来在他身上,虽然也有些难能可贵的高尚优雅之处,却也不乏粗野劲儿。再说,他属于这样一种有才气的人,他们在无所事事中度日,心想无所事事正好给他们的聪明才智提供跟搞艺术或学习同样值得注意的对象,心想“生活”本身包含比所有小说更有意思,更富有浪漫色彩的情景,就拿这种想法聊以自慰,甚至作为原谅自己的借口。至少他是这么说的,而且轻而易举地说服他社交界中最高雅的朋友们,特别是夏吕斯男爵。他常跟他讲一些妙趣横生的艳遇故事来逗他,自己也暗自得意,说是什么有回在火车上碰到一个女的,后来把她带到家里,发现她是一位君主的妹妹,当时欧洲政治的条条脉络全都掌握在她哥哥手心底里,他自己也就对欧洲政治了若指掌,又说什么由于情况的极端复杂,有回他能否当上一个女厨师的情夫,要由教皇选举会议来决定等等。

 

Ce n’était pas seulement d’ailleurs la brillante phalange de vertueuses douairières, de généraux, d’académiciens, avec lesquels il était particulièrement lié, que Swann forçait avec tant de cynisme à lui servir d’entremetteurs. Tous ses amis avaient l’habitude de recevoir de temps en temps des lettres de lui où un mot de recommandation ou d’introduction leur était demandé avec une habileté diplomatique qui, persistant à travers les amours successives et les prétextes différents, accusait, plus que n’eussent fait les maladresses, un caractère permanent et des buts identiques. Je me suis souvent fait raconter bien des années plus tard, quand je commençai à m’intéresser à son caractère à cause des ressemblances qu’en de tout autres parties il offrait avec le mien, que quand il écrivait à mon grand-père (qui ne l’était pas encore, car c’est vers l’époque de ma naissance que commença la grande liaison de Swann et elle interrompit longtemps ces pratiques), celui-ci, en reconnaissant sur l’enveloppe l’écriture de son ami, s’écriait : « Voilà Swann qui va demander quelque chose : à la garde ! » Et soit méfiance, soit par le sentiment inconsciemment diabolique qui nous pousse à n’offrir une chose qu’aux gens qui n’en ont pas envie, mes grands-parents opposaient une fin de non-recevoir absolue aux prières les plus faciles à satisfaire qu’il leur adressait, comme de le présenter à une jeune fille qui dînait tous les dimanches à la maison, et qu’ils étaient obligés, chaque fois que Swann leur en reparlait, de faire semblant de ne plus voir, alors que pendant toute la semaine on se demandait qui on pourrait bien inviter avec elle, finissant souvent par ne trouver personne, faute de faire signe à celui qui en eût été si heureux.    

供斯万驱使,为他拉线搭桥的不仅有一大群他过从甚密的德高望重的太后、将军、院士,他所有的朋友也都不时收到他的来信,信上以外交手腕要求他们写封推荐信或介绍信,而在层出不穷的桃色事件中假借花样翻新的借口,这种手腕总是万变不离其宗,也就跟大白话一个样了。多年以后,由于他的性格当中有别的许多方面跟我相似而使我对它发生兴趣的时候,我时常听说,当他给我的外祖父(那时还不是我的外祖父,因为当斯万那段恋情开始从而在很长一段时期内不再寻花问柳的时候,我还没有出生呢)写信时,我外祖父一看信封上的笔迹,就高声叫道:“嗨!斯万又有求于我了,可得小心着点!”也许是出于不信任之感,也许是出之于我们只把一样东西送给不需要它的人的那种潜意识的心理,我的外祖父母对他提出的最容易满足的要求报之以斩钉截铁的拒绝,譬如当他提出让他们把他介绍给每个星期天都到他们家吃晚饭的那个姑娘,而每当斯万重提这件事情的时候,他们只好假装已经很久没有见到这个姑娘,其实他们整个星期都在商量该邀请谁来陪她,结果时常是找不出任何人来,但却不跟那最乐于接受邀请的一位打个招呼。

 

    Quelquefois tel couple ami de mes grands-parents et qui jusque-là s’était plaint de ne jamais voir Swann leur annonçait avec satisfaction et peut-être un peu le désir d’exciter l’envie, qu’il était devenu tout ce qu’il y a de plus charmant pour eux, qu’il ne les quittait plus. Mon grand-père ne voulait pas troubler leur plaisir mais regardait ma grand’mère en fredonnant :

有时候,外祖父母的朋友当中的某一对夫妇一直抱怨怎么老见不着斯万,会突然满意地宣布,说是斯万最近变得再可爱也不过了,老是跟他们在一起。这么说也许多少还有点要激起我外祖父母对他们的羡慕的意思。我外祖父不愿破坏他们的乐趣,只是瞧着我外祖母哼道:

 

« Quel est donc ce mystère

这倒是怎样一个谜团?

 

Je n’y puis rien comprendre. »

我真是百思不得其解。

 

ou :

或者:

 

« Vision fugitive… »

难以捉摸的幻象……

 

ou :

或者:

 

« Dans ces affaires

在这样的事儿当中,

 

Le mieux est de ne rien voir. »   

最好是视而不见。

 

Quelques mois après, si mon grand-père demandait au nouvel ami de Swann : « Et Swann, le voyez-vous toujours beaucoup ? » la figure de l’interlocuteur s’allongeait : « Ne prononcez jamais son nom devant moi ! » — « Mais je croyais que vous étiez si liés… » Il avait été ainsi pendant quelques mois le familier de cousins de ma grand’mère, dînant presque chaque jour chez eux. Brusquement il cessa de venir, sans avoir prévenu. On le crut malade, et la cousine de ma grand’mère allait envoyer demander de ses nouvelles, quand à l’office elle trouva une lettre de lui qui traînait par mégarde dans le livre de comptes de la cuisinière. Il y annonçait à cette femme qu’il allait quitter Paris, qu’il ne pourrait plus venir. Elle était sa maîtresse, et au moment de rompre, c’était elle seule qu’il avait jugé utile d’avertir.    

几个月之后,如果我外祖父问起斯万的一个新朋友:“斯万怎么样了?您跟他还常见面吗?”对方就会拉长了脸:“嗨!您就别再提他了!”“我还以为你们过往很密呢……”斯万在好几个月当中一直是我外祖母的表兄弟家的常客,差不多每天都在他们家吃饭。忽然有一天,他不去了,连个招呼也没打。大家还以为他病了呢,我外祖母的表妹正要打发人去打听他的消息,忽然在厨房里发现他的一封信,是厨娘不经意夹在她帐本里的。他在信里告诉厨娘,说他就要离开巴黎,不能再来了。原来她是他的情妇,而在跟他们家中断来往的时候,他认为只有必要通知她一个人。

 

Quand sa maîtresse du moment était au contraire une personne mondaine ou du moins une personne qu’une extraction trop humble ou une situation trop irrégulière n’empêchait pas qu’il fît recevoir dans le monde, alors pour elle il y retournait, mais seulement dans l’orbite particulier où elle se mouvait ou bien où il l’avait entraînée. « Inutile de compter sur Swann ce soir, disait-on, vous savez bien que c’est le jour d’Opéra de son Américaine. » Il la faisait inviter dans les salons particulièrement fermés où il avait ses habitudes, ses dîners hebdomadaires, son poker ; chaque soir, après qu’un léger crépelage ajouté à la brosse de ses cheveux roux avait tempéré de quelque douceur la vivacité de ses yeux verts, il choisissait une fleur pour sa boutonnière et partait pour retrouver sa maîtresse à dîner chez l’une ou l’autre des femmes de sa coterie ; et alors, pensant à l’admiration et à l’amitié que les gens à la mode, pour qui il faisait la pluie et le beau temps et qu’il allait retrouver là, lui prodigueraient devant la femme qu’il aimait, il retrouvait du charme à cette vie mondaine sur laquelle il s’était blasé, mais dont la matière, pénétrée et colorée chaudement d’une flamme insinuée qui s’y jouait, lui semblait précieuse et belle depuis qu’il y avait incorporé un nouvel amour.    

如果他当时的情妇是社交界中的人,或者至少出身不太低微,处境不太特殊,不至于无法引入大雅之堂的话,那么他就会为了她而回到社交界去,但只是在她活动或者他领她去的那个特定的轨道上运行。“今晚就别指望斯万了,”人们说,“要知道,今天是他带那个美国娘儿们上歌剧院的日子。”他为她张罗请帖,到那些人数特别有限的沙龙去,那里有他的老朋友,有每周一次的聚餐,有牌局;每天晚上,当他把他那红棕色的头发梳上一梳,再稍为卷一下子以后,就挑上一朵花插在纽扣孔上,然后动身去找他的情妇,上他那小圈子里的某个女人家去一起吃饭;这时候,一想到他就要看到的那些他可以任意摆布的时髦青年们会在他所爱的女人面前怎样对他表示钦佩和友情,他就会重新体味他原已感到厌倦的社交生活的魅力;这种生活的内容,一旦由他跟一种新的爱情结合起来,便被一个忽隐忽现的火焰所照亮,所温暖,在他眼里变得美好而可贵。

 

Mais, tandis que chacune de ces liaisons, ou chacun de ces flirts, avait été la réalisation plus ou moins complète d’un rêve né de la vue d’un visage ou d’un corps que Swann avait, spontanément, sans s’y efforcer, trouvés charmants, en revanche, quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d’autrefois, qui lui avait parlé d’elle comme d’une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose, mais en la lui donnant pour plus difficile qu’elle n’était en réalité afin de paraître lui-même avoir fait quelque chose de plus aimable en la lui faisant connaître, elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d’un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l’opposé du type que nos sens réclament. Pour lui plaire elle avait un profil trop accusé, la peau trop fragile, les pommettes trop saillantes, les traits trop tirés. Ses yeux étaient beaux, mais si grands qu’ils fléchissaient sous leur propre masse, fatiguaient le reste de son visage et lui donnaient toujours l’air d’avoir mauvaise mine ou d’être de mauvaise humeur. Quelque temps après cette présentation au théâtre, elle lui avait écrit pour lui demander à voir ses collections qui l’intéressaient tant, « elle, ignorante qui avait le goût des jolies choses », disant qu’il lui semblait qu’elle le connaîtrait mieux, quand elle l’aurait vu dans « son home » où elle l’imaginait « si confortable avec son thé et ses livres », quoiqu’elle ne lui eût pas caché sa surprise qu’il habitât ce quartier qui devait être si triste et « qui était si peu smart pour lui qui l’était tant ». Et après qu’il l’eut laissée venir, en le quittant, elle lui avait dit son regret d’être restée si peu dans cette demeure où elle avait été heureuse de pénétrer, parlant de lui comme s’il avait été pour elle quelque chose de plus que les autres êtres qu’elle connaissait, et semblant établir entre leurs deux personnes une sorte de trait d’union romanesque qui l’avait fait sourire. Mais à l’âge déjà un peu désabusé dont approchait Swann, et où l’on sait se contenter d’être amoureux pour le plaisir de l’être sans trop exiger de réciprocité, ce rapprochement des cœurs, s’il n’est plus comme dans la première jeunesse le but vers lequel tend nécessairement l’amour, lui reste uni en revanche par une association d’idées si forte, qu’il peut en devenir la cause, s’il se présente avant lui. Autrefois on rêvait de posséder le cœur de la femme dont on était amoureux ; plus tard sentir qu’on possède le cœur d’une femme peut suffire à vous en rendre amoureux. Ainsi, à l’âge où il semblerait, comme on cherche surtout dans l’amour un plaisir subjectif, que la part du goût pour la beauté d’une femme devait y être la plus grande, l’amour peut naître — l’amour le plus physique — sans qu’il y ait eu, à sa base, un désir préalable. À cette époque de la vie, on a déjà été atteint plusieurs fois par l’amour ; il n’évolue plus seul suivant ses propres lois inconnues et fatales, devant notre cœur étonné et passif. Nous venons à son aide, nous le faussons par la mémoire, par la suggestion. En reconnaissant un de ses symptômes, nous nous rappelons, nous faisons renaître les autres. Comme nous possédons sa chanson, gravée en nous tout entière, nous n’avons pas besoin qu’une femme nous en dise le début — rempli par l’admiration qu’inspire la beauté — pour en trouver la suite. Et si elle commence au milieu — là où les cœurs se rapprochent, où l’on parle de n’exister plus que l’un pour l’autre — nous avons assez l’habitude de cette musique pour rejoindre tout de suite notre partenaire au passage où elle nous attend.    

这样的私通,这样的调情,每一次都是当斯万看到一张一眼就觉得迷人的脸,或是一个一眼就觉得迷人的身子时,油然而生的梦想,或是完全或部分成为现实,可是有一天,当他在剧场里被一位往日的朋友介绍给奥黛特.德.克雷西的时候,事情就不一样了。这位朋友曾经对他说过,这个女的真是令人销魂,他也许可以跟她搞出点什么名堂,不过事情要比看起来难得多,所以把她介绍给他也就是帮了他一个大忙。在斯万看来,她当然不是不美,不过那是一种他不感兴趣的美,激不起他的任何情欲,甚至还引起他某种生理的反感;他觉得她是这样一种女人,每个人都可以举出几个样本来,每个人举的又都不同样,她们都是我们的感官所要求的那种类型的反面人物。要想中他的意,她的轮廓未免太鲜明突出,皮肤未免太纤细,颧骨未免太高,脸蛋未免太瘦长。她的眼睛倒是好看,但是大得仿佛在自身的重量下往下低垂,压着脸上的其余部分,使她总显得身子不舒服或者情绪不佳。在剧场那次相识以后不久,她就给他写了一封信,请他允许她来看看她极感兴趣的他的收藏,她说她“虽然无知,却对美的东西颇为爱好”,她设想他在家中“一杯清茶,满屋图书,一定非常舒适”,而等到她登门拜访以后,对他的了解就会更进一步,却也不掩饰她的惊讶,说他住的那个区不免有点寒碜,而“他是那么帅,这个区与他实在太不般配了”。他后来让她去了,在分手的时候,她说她十分高兴能来拜访,遗憾的是呆的时间那么短促,说他给她留下的印象跟她认识的别的人都不一样,仿佛他们两人之间可以建立一点罗曼蒂克的联系;斯万听到这里微微一笑。他已经接近看破一切的岁数,懂得满足于为爱的乐趣而爱,并不太要求对方的爱;但是这种心心相印虽然已经不再象年轻的时候那样是爱情必然追求的目标,却依然还跟一些概念联系得如此紧密,还可能在爱情没有萌发之前成为产生爱情的根源。男人在年轻的时候渴望占有他所爱的女子的心,到了后来,只要你感觉到一个女子心上有你,就足以使你对她产生爱情。就这样,到了一定的岁数,由于你在爱情中追求的主要是一种主观的乐趣,你就会觉得对女性之美的爱好应该在爱情中起最大的作用,这时即使最初没有任何欲念的因素,爱情也会油然而生,但这是纯生理的爱。在人生的这个阶段,一个人已经多次被爱神之箭射中,爱情就不再在他惊诧和消沉的心面前,完全按它自己的不为我们所知又是无可抗拒的规律来运行了。我们也出来插上一手,用我们的记忆,用我们的主意来歪曲它。当我们看到爱情的一个征候的时候,我们就会想起,就会臆造出其他好些征候。既然我们已经掌握了爱情之曲,一字一句都铭刻在心,那就用不着一个女子唱出曲中的充满了对她的美的赞赏之情的第一句才能想起全曲。而如果她从曲子的中间开始——说什么两人心心相印,双方离了对方生活就失去意义等等——我们就会在应该接碴的地方,立刻参加跟对方的合唱。

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