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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华(35)
送交者: wangguotong[★★★声望勋衔13★★★] 于 2024-04-27 0:55 已读 3792 次 2 赞  

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中法对照:A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU 追忆似水年华35

作者:Marcel Proust   马塞尔-普鲁斯特

编辑整理:WANGGUOTONG

Première Partie第一部

COMBRAY(4)

第一卷 贡布雷(4) 

 

Je m’amusais à regarder les carafes que les gamins mettaient dans la Vivonne pour prendre les petits poissons, et qui, remplies par la rivière, où elles sont à leur tour encloses, à la fois « contenant » aux flancs transparents comme une eau durcie, et « contenu » plongé dans un plus grand contenant de cristal liquide et courant, évoquaient l’image de la fraîcheur d’une façon plus délicieuse et plus irritante qu’elles n’eussent fait sur une table servie, en ne la montrant qu’en fuite dans cette allitération perpétuelle entre l’eau sans consistance où les mains ne pouvaient la capter et le verre sans fluidité où le palais ne pourrait en jouir. Je me promettais de venir là plus tard avec des lignes ; j’obtenais qu’on tirât un peu de pain des provisions du goûter ; j’en jetais dans la Vivonne les boulettes qui semblaient suffire pour y provoquer un phénomène de sursaturation, car l’eau se solidifiait aussitôt autour d’elles en grappes ovoïdes de têtards inanitiés qu’elle tenait sans doute jusque-là en dissolution, invisibles, tout près d’être en voie de cristallisation.    

我兴致勃勃地观看顽童们放进维福纳河里用来装鱼的玻璃瓶。只只瓶里装满了河水,河水又把瓶子紧紧裹住;它们既是四壁透明得象是由一种凝固的清水做成的容器,同时又是沉进了一个更大的,由流动着的晶体做成的容器里的内容;它们在这里比在餐桌上更沁人心脾、更撩人欲念地体现出清凉的形象,因为在餐桌上,瓶水的清凉的形象始终只流溢在水和玻璃之间,我们的手不能在清淡的水中捕捉到清凉的形象,而我们的上腭也无法从凝固的玻璃中品尝到清凉的滋味。我打算以后再来时带上渔竿;我从野餐篮里面撕下了一块面包,把它搓成一团一团,扔进维福纳河,看来这足以在水中造成一种超炮和现象,因为河水立刻凝固了,在面包团四周无数细小的蝌蚪,凝聚成一个个椭圆形的小球,原先这些蝌蚪一定是散布在河水里的,肉眼看不到,但密度已达到结晶的临界线。

 

Bientôt le cours de la Vivonne s’obstrue de plantes d’eau. Il y en a d’abord d’isolées comme tel nénufar à qui le courant au travers duquel il était placé d’une façon malheureuse laissait si peu de repos que, comme un bac actionné mécaniquement, il n’abordait une rive que pour retourner à celle d’où il était venu, refaisant éternellement la double traversée. Poussé vers la rive, son pédoncule se dépliait, s’allongeait, filait, atteignait l’extrême limite de sa tension jusqu’au bord où le courant le reprenait, le vert cordage se repliait sur lui-même et ramenait la pauvre plante à ce qu’on peut d’autant mieux appeler son point de départ qu’elle n’y restait pas une seconde sans en repartir par une répétition de la même manœuvre. Je la retrouvais de promenade en promenade, toujours dans la même situation, faisant penser à certains neurasthéniques au nombre desquels mon grand-père comptait ma tante Léonie, qui nous offrent sans changement au cours des années le spectacle des habitudes bizarres qu’ils se croient chaque fois à la veille de secouer et qu’ils gardent toujours ; pris dans l’engrenage de leurs malaises et de leurs manies, les efforts dans lesquels ils se débattent inutilement pour en sortir ne font qu’assurer le fonctionnement et faire jouer le déclic de leur diététique étrange, inéluctable et funeste. Tel était ce nénufar, pareil aussi à quelqu’un de ces malheureux dont le tourment singulier, qui se répète indéfiniment durant l’éternité, excitait la curiosité de Dante, et dont il se serait fait raconter plus longuement les particularités et la cause par le supplicié lui-même, si Virgile, s’éloignant à grands pas, ne l’avait forcé à le rattraper au plus vite, comme moi mes parents.    

不久,维福纳河的水流被水生植物堵塞了。起初,河里先是长出几株孤零零的水草,例如有那样一支水浮莲,水流从它的身边流过,可怜它在水流中间,很少得到安宁;水流把它从这边的岸沿冲到那边的岸沿,它象一艘机动渡船一样,无休无止地往返在两岸之间。被推向岸边的水浮莲的株茎,舒展,伸长,绷紧,以至于达到张力的极限;飘到岸边以后,水流又把它往回拉,绿色的株茎又开始收拢,把可怜的植物重新引回到姑且称之为它出发的地点,可安生不了一秒钟,它又得被反复地带来带去。我一次又一次地在散步时见到它,它总是处于同样的境地,这使我想起某些神经质的人(我的外祖父把我的莱奥妮姨妈也算在其中),他们年复一年地让我们看到他们一成不变的古怪习惯,他们每次都声称要加以改变,但始终固守不爽。他们被卡进了不痛快和怪脾气的齿轮之中,纵然使尽气力也难以脱身,只能更加强齿轮的运转,使他们古怪的、劫数难逃的保守疗法象钟摆一样地往复不已。那株水浮莲也是如此,也象这样不幸的病人,他们反复不休、永无止境的古怪的痛苦曾引起但丁的好奇,倘若维吉尔没有大步走开,迫使他不得不快快赶上的话,但丁还会没完没了地要那些受到这种痛苦折磨的人亲自诉说自己的病情和病因的,正如这时我的父母已经走远,我得快快跟上一样。

 

Mais plus loin le courant se ralentit, il traverse une propriété dont l’accès était ouvert au public par celui à qui elle appartenait et qui s’y était complu à des travaux d’horticulture aquatique, faisant fleurir, dans les petits étangs que forme la Vivonne, de véritables jardins de nymphéas. Comme les rives étaient à cet endroit très boisées, les grandes ombres des arbres donnaient à l’eau un fond qui était habituellement d’un vert sombre mais que parfois, quand nous rentrions par certains soirs rassérénés d’après-midi orageux, j’ai vu d’un bleu clair et cru, tirant sur le violet, d’apparence cloisonnée et de goût japonais. Çà et là, à la surface, rougissait comme une fraise une fleur de nymphéa au cœur écarlate, blanc sur les bords. Plus loin, les fleurs plus nombreuses étaient plus pâles, moins lisses, plus grenues, plus plissées, et disposées par le hasard en enroulements si gracieux qu’on croyait voir flotter à la dérive, comme après l’effeuillement mélancolique d’une fête galante, des roses mousseuses en guirlandes dénouées. Ailleurs un coin semblait réservé aux espèces communes qui montraient le blanc et rose proprets de la julienne, lavés comme de la porcelaine avec un soin domestique, tandis qu’un peu plus loin, pressées les unes contre les autres en une véritable plate-bande flottante, on eût dit des pensées des jardins qui étaient venues poser comme des papillons leurs ailes bleuâtres et glacées sur l’obliquité transparente de ce parterre d’eau ; de ce parterre céleste aussi : car il donnait aux fleurs un sol d’une couleur plus précieuse, plus émouvante que la couleur des fleurs elles-mêmes ; et, soit que pendant l’après-midi il fît étinceler sous les nymphéas le kaléidoscope d’un bonheur attentif, silencieux et mobile, ou qu’il s’emplît vers le soir, comme quelque port lointain, du rose et de la rêverie du couchant, changeant sans cesse pour rester toujours en accord, autour des corolles de teintes plus fixes, avec ce qu’il y a de plus profond, de plus fugitif, de plus mystérieux — avec ce qu’il y a d’infini — dans l’heure, il semblait les avoir fait fleurir en plein ciel.    

但是,再往前去,水流渐缓,流经一座业主向公众开放的庄园;主人有偏爱浮莲水草之雅,以此装点庭院,在维福纳河水灌注的一片片池塘中,群莲争艳,真成了名实相副的赏莲园。这一带两岸树木葱茏,团团浓荫通常把水面映得碧绿,但有几次暴雨过后,黄昏分外恬静,归途中我发现河水蓝得透亮,近似淡紫,仿佛涂上了一层日本风格的彩釉。水面上疏疏落落地点缀着几朵象草莓一般光艳的红莲,花蕊红得发紫,花瓣边缘呈白色。远处的莲花较密,却显得苍白些,不那么光滑,比较粗糙,还有些绉绉巴巴,它们被无意的流水堆积成一团团颇有情趣的花球,真象是一场热闹的游乐会之后,人去园空,花彩带上的玫瑰零落漂浮在水面,一任流水载浮载沉。另有一处,仿佛专门腾出一角供普通的品种繁殖,那里呈现一派香芹的素雅的洁白和淡红,而稍往前看,一簇簇鲜花拥挤在一起,形成一块飘浮在水面的花坛,仿佛花园中的蝴蝶花,象一群真正的蝴蝶,把它们冰晶般透蓝的翅膀,停歇在这片水上花坛的透明的斜面上;说它是水上花坛,其实也是天上花坛,因为这花坛为花朵提供了一片颜色比花朵更富丽、更动人的土壤”——水面;下午,它在浮生的花朵下象万花筒一般闪烁出其乐融融的、专注、静默和多变的光芒;黄昏,它象远方的港口,充满了夕阳的红晕和梦想,变幻无穷,同时又在色彩比较稳定的花朵的周围,始终与更深沉、更神秘、更飘忽不定的时光,与宇宙的无限取得和谐,在那时,它仿佛让这一切都化作了满天的彩霞。

 

Au sortir de ce parc, la Vivonne redevient courante. Que de fois j’ai vu, j’ai désiré imiter quand je serais libre de vivre à ma guise, un rameur, qui, ayant lâché l’aviron, s’était couché à plat sur le dos, la tête en bas, au fond de sa barque, et la laissant flotter à la dérive, ne pouvant voir que le ciel qui filait lentement au-dessus de lui, portait sur son visage l’avant-goût du bonheur et de la paix.    

流出花园之后,维福纳河又滔滔转急。有多少回,我见到一位船夫,放下了船桨仰面躺在船中,听凭小船随波飘荡,他的头枕在船板上,只见到天空在他的上面慢慢地飘移,他的脸上流露出预想幸福和安详的表情;我若能随心所欲地生活,我多想仿效他那样的豁达坦荡啊!

 

Nous nous asseyions entre les iris au bord de l’eau. Dans le ciel férié flânait longuement un nuage oisif. Par moments, oppressée par l’ennui, une carpe se dressait hors de l’eau dans une aspiration anxieuse. C’était l’heure du goûter. Avant de repartir nous restions longtemps à manger des fruits, du pain et du chocolat, sur l’herbe où parvenaient jusqu’à nous, horizontaux, affaiblis, mais denses et métalliques encore, des sons de la cloche de Saint-Hilaire qui ne s’étaient pas mélangés à l’air qu’ils traversaient depuis si longtemps, et côtelés par la palpitation successive de toutes leurs lignes sonores, vibraient en rasant les fleurs, à nos pieds.    

我们坐在岸边的菖蒲花丛中休息。在假日的天空,一朵闲云久久地徘徊。不时有一条闷得发慌的鲤鱼跃出水面,惴惴不安地透一口气。这正是野餐的时间。我们要在这儿呆好久才回家;在草地上吃点水果、面包、巧克力,圣伊莱尔教堂的钟声沿着地平线悠悠传来,声音虽弱,却依然浑厚而铿锵;它们从那么远的地方,穿透一层层的空气,却没有与空气混合,一道道声波的连续的颤动给钟声四周留下一条条棱纹,掠过花朵时发出阵阵共鸣,一直到达我们的脚边。

 

Parfois, au bord de l’eau entourée de bois, nous rencontrions une maison dite de plaisance, isolée, perdue, qui ne voyait rien du monde que la rivière qui baignait ses pieds. Une jeune femme dont le visage pensif et les voiles élégants n’étaient pas de ce pays et qui sans doute était venue, selon l’expression populaire, « s’enterrer » là, goûter le plaisir amer de sentir que son nom, le nom surtout de celui dont elle n’avait pu garder le cœur, y était inconnu, s’encadrait dans la fenêtre qui ne lui laissait pas regarder plus loin que la barque amarrée près de la porte. Elle levait distraitement les yeux en entendant derrière les arbres de la rive la voix des passants dont avant qu’elle eût aperçu leur visage, elle pouvait être certaine que jamais ils n’avaient connu, ni ne connaîtraient l’infidèle, que rien dans leur passé ne gardait sa marque, que rien dans leur avenir n’aurait l’occasion de la recevoir. On sentait que, dans son renoncement, elle avait volontairement quitté des lieux où elle aurait pu du moins apercevoir celui qu’elle aimait, pour ceux-ci qui ne l’avaient jamais vu. Et je la regardais, revenant de quelque promenade sur un chemin où elle savait qu’il ne passerait pas, ôter de ses mains résignées de longs gants d’une grâce inutile.    

有时,在林木围绕的水边,我们见到一幢被称作别墅的房屋,孤零零地隐匿在幽僻的地方,只有墙脚下的河流与它相伴。一位少妇独立在窗内,显得若有所思;从她的华丽的面罩来看,她不象本地人。她大约是如俗话所说来这儿隐身的。窗外,她所能见到的只有拴在门外的一叶扁舟而已。这地方无人知道她的姓名,尤其是无人知道她曾经爱过但早已无法继续挂在心上的那位男子的姓名,她一定因此而感到既苦涩又高兴。她心不在焉地抬眼望望,先听到岸边的树后有行人经过,然后才看到行人的模样;她可能心中有数,他们以前不认识、将来也不会知道谁是负心人,他们过去对她毫无印象,将来也未必有再见到她的机会。一般人认为,她离群索居,是有意远离能见到心上人的地方,哪怕远远一瞥,她也尽量躲开,故而避到根本没见过那人的这里来。而有一次,我散步回家,经过她明知自己所爱的人决不会出现的那条路,我见到她无可奈何地摘下了自己长长的、华而不实的手套。

 

Jamais dans la promenade du côté de Guermantes nous ne pûmes remonter jusqu’aux sources de la Vivonne auxquelles j’avais souvent pensé et qui avaient pour moi une existence si abstraite, si idéale, que j’avais été aussi surpris quand on m’avait dit qu’elles se trouvaient dans le département, à une certaine distance kilométrique de Combray, que le jour où j’avais appris qu’il y avait un autre point précis de la terre où s’ouvrait, dans l’antiquité, l’entrée des Enfers. Jamais non plus nous ne pûmes pousser jusqu’au terme que j’eusse tant souhaité d’atteindre, jusqu’à Guermantes. Je savais que là résidaient des châtelains, le duc et la duchesse de Guermantes, je savais qu’ils étaient des personnages réels et actuellement existants, mais chaque fois que je pensais à eux, je me les représentais tantôt en tapisserie, comme était la comtesse de Guermantes, dans le « Couronnement d’Esther » de notre église, tantôt de nuances changeantes comme était Gilbert le Mauvais dans le vitrail où il passait du vert chou au bleu prune, selon que j’étais encore à prendre de l’eau bénite ou que j’arrivais à nos chaises, tantôt tout à fait impalpables comme l’image de Geneviève de Brabant, ancêtre de la famille de Guermantes, que la lanterne magique promenait sur les rideaux de ma chambre ou faisait monter au plafond — enfin toujours enveloppés du mystère des temps mérovingiens et baignant comme dans un coucher de soleil dans la lumière orangée qui émane de cette syllabe : « antes ». Mais si malgré cela ils étaient pour moi, en tant que duc et duchesse, des êtres réels, bien qu’étranges, en revanche leur personne ducale se distendait démesurément, s’immatérialisait, pour pouvoir contenir en elle ce Guermantes dont ils étaient duc et duchesse, tout ce « côté de Guermantes » ensoleillé, le cours de la Vivonne, ses nymphéas et ses grands arbres, et tant de beaux après-midi. Et je savais qu’ils ne portaient pas seulement le titre de duc et de duchesse de Guermantes, mais que depuis le xive siècle où, après avoir inutilement essayé de vaincre leurs anciens seigneurs ils s’étaient alliés à eux par des mariages, ils étaient comtes de Combray, les premiers des citoyens de Combray par conséquent et pourtant les seuls qui n’y habitassent pas. Comtes de Combray, possédant Combray au milieu de leur nom, de leur personne, et sans doute ayant effectivement en eux cette étrange et pieuse tristesse qui était spéciale à Combray ; propriétaires de la ville, mais non d’une maison particulière, demeurant sans doute dehors, dans la rue entre ciel et terre, comme ce Gilbert de Guermantes, dont je ne voyais aux vitraux de l’abside de Saint-Hilaire que l’envers de laque noire, si je levais la tête quand j’allais chercher du sel chez Camus.    

我们到盖尔芒特家那边散步,没有一次能走到维福纳河的源头;我经常想到源头去,在我的心目中,它简直是一种很抽象、意念很强的存在,倘若有人告诉我说,这源头就在本省,离贡布雷才多少多少公里,我一定会惊讶万分,其程度等于听人说地球上哪个确切的地点古时候曾是地狱的入口处。我们也从来没有能一直走到我非常想去的终点:盖尔芒特。我知道,那是领主盖尔芒特公爵和夫人的府邸;我知道他们是实际存在的真人,但是,一想到他们,我就时而把他们想象成壁毯上的人物,跟我们教堂里那幅名叫《爱丝苔尔受冕》的壁毯上的盖尔芒特伯爵夫人的形象一样;时而我把他们想象成色调变幻的人物,跟教堂彩色玻璃窗上的坏家伙希尔贝似的,我在取圣水的时候,他看上去是菜绿色的,等我在椅子上坐定之后,他又变成了青梅色;时而我把他们想象成完全不可捉摸,跟盖尔芒特家的远祖,热纳维耶夫--布拉邦特的形象一样,——幻灯曾映照她的形象驰过我房内的帘幛,或者登上房内的天花板。总之,他们总裹着中世纪神秘的外衣,象受到夕阳的沐照似的,沉浸在芒特这两个音节所放射出来的桔黄色的光辉之中。但是,尽管如此,作为公爵和公爵夫人,他们在我的心目中毕竟实有其人,虽然他们与众不同,从另一方面来说,他们的公爵身分使他们的形象极度地膨胀,变得虚无缥缈,足以容纳下他们的爵号后面那个显赫世家的姓氏——盖尔芒特,容纳下盖尔芒特家那边所有的一切:明媚的阳光,维福纳河,河上的睡莲,岸边的大树,以及那么多晴朗的下午。我知道他们不仅有盖尔芒特公爵和公爵夫人的爵位,从十四世纪起,他们征服贡布雷的企图落空之后,便与大领主联姻,由此分封得到贡布雷的领主权,从而成为贡布雷最早的公民,也是唯独不在贡布雷定居的公民。他们兼任贡布雷伯爵,在他们的姓氏和身分中加进了贡布雷的地名,不用说,贡布雷所特有的那种离奇而虔诚的忧伤情调实际上也随之潜入他们的心中;他们是贡布雷市镇的主人,但是他们在镇上没有一所私宅,进入市镇他们大约只能呆在屋外,呆在街上,呆在天地之间,就象圣伊莱尔教堂彩绘玻璃窗上的那个坏家伙希尔贝,当我到加米杂货铺去买盐时,经过教堂的后身,抬头望去,却只能见到彩绘玻璃窗一片漆黑的反面。

 

Puis il arriva que sur le côté de Guermantes je passai parfois devant de petits enclos humides où montaient des grappes de fleurs sombres. Je m’arrêtais, croyant acquérir une notion précieuse, car il me semblait avoir sous les yeux un fragment de cette région fluviatile, que je désirais tant connaître depuis que je l’avais vue décrite par un de mes écrivains préférés. Et ce fut avec elle, avec son sol imaginaire traversé de cours d’eau bouillonnants, que Guermantes, changeant d’aspect dans ma pensée, s’identifia, quand j’eus entendu le docteur Percepied nous parler des fleurs et des belles eaux vives qu’il y avait dans le parc du château. Je rêvais que Mme de Guermantes m’y faisait venir, éprise pour moi d’un soudain caprice ; tout le jour elle y pêchait la truite avec moi. Et le soir, me tenant par la main, en passant devant les petits jardins de ses vassaux, elle me montrait, le long des murs bas, les fleurs qui y appuient leurs quenouilles violettes et rouges et m’apprenait leurs noms. Elle me faisait lui dire le sujet des poèmes que j’avais l’intention de composer. Et ces rêves m’avertissaient que, puisque je voulais un jour être un écrivain, il était temps de savoir ce que je comptais écrire. Mais dès que je me le demandais, tâchant de trouver un sujet où je pusse faire tenir une signification philosophique infinie, mon esprit s’arrêtait de fonctionner, je ne voyais plus que le vide en face de mon attention, je sentais que je n’avais pas de génie ou peut-être une maladie cérébrale l’empêchait de naître. Parfois je comptais sur mon père pour arranger cela. Il était si puissant, si en faveur auprès des gens en place qu’il arrivait à nous faire transgresser les lois que Françoise m’avait appris à considérer comme plus inéluctables que celles de la vie et de la mort, à faire retarder d’un an pour notre maison, seule de tout le quartier, les travaux de « ravalement », à obtenir du ministre, pour le fils de Mme Sazerat qui voulait aller aux eaux, l’autorisation qu’il passât le baccalauréat deux mois d’avance, dans la série des candidats dont le nom commençait par un A au lieu d’attendre le tour des S. Si j’étais tombé gravement malade, si j’avais été capturé par des brigands, persuadé que mon père avait trop d’intelligences avec les puissances suprêmes, de trop irrésistibles lettres de recommandation auprès du bon Dieu, pour que ma maladie ou ma captivité pussent être autre chose que de vains simulacres sans danger pour moi, j’aurais attendu avec calme l’heure inévitable du retour à la bonne réalité, l’heure de la délivrance ou de la guérison ; peut-être cette absence de génie, ce trou noir qui se creusait dans mon esprit quand je cherchais le sujet de mes écrits futurs, n’était-il aussi qu’une illusion sans consistance, et cesserait-elle par l’intervention de mon père qui avait dû convenir avec le Gouvernement et avec la Providence que je serais le premier écrivain de l’époque. Mais d’autres fois, tandis que mes parents s’impatientaient de me voir rester en arrière et ne pas les suivre, ma vie actuelle, au lieu de me sembler une création artificielle de mon père et qu’il pouvait modifier à son gré, m’apparaissait au contraire comme comprise dans une réalité qui n’était pas faite pour moi, contre laquelle il n’y avait pas de recours, au cœur de laquelle je n’avais pas d’allié, qui ne cachait rien au delà d’elle-même. Il me semblait alors que j’existais de la même façon que les autres hommes, que je vieillirais, que je mourrais comme eux, et que parmi eux j’étais seulement du nombre de ceux qui n’ont pas de dispositions pour écrire. Aussi, découragé, je renonçais à jamais à la littérature, malgré les encouragements que m’avait donnés Bloch. Ce sentiment intime, immédiat, que j’avais du néant de ma pensée, prévalait contre toutes les paroles flatteuses qu’on pouvait me prodiguer, comme chez un méchant dont chacun vante les bonnes actions, les remords de sa conscience.    

后来还有过这样的事情:在盖尔芒特家那边,我有时经过几片潮湿的小庄园,几簇色泽无光的花朵伸出栏外。我驻足停步,自以为得到了一个可贵的概念,因为我觉得眼前仿佛是我自从读到一位心爱的作家有关描述之后便日夜向往的那片河网地带的一角。贝斯比埃大夫曾同我们讲到了盖尔芒特宫堡花园里的花和花园里蜿蜒密布的小溪,我一面听着,一面想到了那位作家所描述的河网地带,想到了那片纵横密布着潺潺流水的虚幻的地方,从而盖尔芒特在我的脑海中改变了形象,我把盖尔芒特同那片虚构的景象等同起来。我想入非非地仿佛觉得盖尔芒特夫人一时心血来潮,对我钟情,邀我去玩;她一整天都陪伴我钓鱼。黄昏时,她拉着我的手,我们从她的家臣们的小花园前走过,沿着低矮的围墙,她指点我看垂挂在墙头的一簇簇紫色和红色的花朵,并告诉我这些花的名称。她要我说出我刻意经营的那些诗篇的主题。这类梦提醒了我:既然我想有朝一日当名作家,现在就该明确打算写什么。但是,我一旦扪心自问,力求找到一个可以容纳无限的哲学意蕴的主题,我的思路便停止了运作,只觉得自己眼前一片空白;我感到自己缺乏天才,也许我的脑子有什么毛病妨碍才能的发挥。有时我指望父亲帮我理顺这一团乱麻。他很有办法,在当政者跟前很吃香,甚至可以让我们拒不照办被弗朗索瓦丝说成跟生死一样无法抗拒的官方法令。在我们居住的那个地段,唯独我们家把整修墙面的规定推迟一年执行;他还为萨士拉夫人的想进水利部门工作的儿子取得部长的特许,提前两个月通过会考——考生名单本来是按姓氏第一个字母的顺序排列的,经过特许的萨士拉夫人的儿子的名字竟然列入姓氏以A开头的考生名单,而不列入姓氏以S开头的考生名单。假如我生了重病,假如我遭到强盗绑架,我坚信我的父亲有通天的本领,能写一封连上帝都无法推却的介绍信,最终使我的重病,我的被绑架,都不过是虚惊一场;我会不慌不忙地等待着必将转危为安的时刻,得到解救或治愈。也许我的缺乏才能,我为自己将来的作品寻找主题的时候在我思想中所出现的那个黑洞,同样无非是一种不牢靠的幻觉,只要父亲出面干预,这种幻觉就会烟消云散;仿佛他早已同官方和上帝达成默契,同意让我成为当代第一流的作家。但是也有这样的时候,我的父母见我老是落在后面而为我着急,那时我的实际生活仿佛已不再是我的父亲着意创作的作品,不再是他可以任意改变的产物,相反,它似乎被包括进与我格格不入的现实,没有任何办法可以对抗那种现实,我在其中也没有一个同盟军,除那种现实之外,别无它物。那时我就觉得我活在世上与常人无异,象大家一样,我会老,会死,我只是没有写作天赋的庸人中的一员。所以,我灰心丧气,从此放弃文学,虽然布洛克一再鼓励我。这种内心的、直接的体验,这种思想的空虚感,比一切人们可能给予我的溢美之词更有力量,等于一个坏人听到人家夸奖他的每一桩善举,他也不免良心发现,悔恨自己的无行。

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